Le temps semble ne pas
avoir de prise sur la flamboyante Bonnie
Raitt. Cette Californienne, disciple de
John Lee Hooker, chanteuse et guitariste
de blues et de country est née le 8
novembre 1949. Elle est le fruit de
l’union d’un grand chanteur de
Broadway, John Raitt et Marge Goddard,
pianiste et chanteuse confirmée.
Aujourd’hui, avec une carrière qui a
certes connu des hauts et des bas, la
chanteuse aux 9 Grammy Awards est une véritable
légende aux Etats-Unis.

Elle n’a que 8 ans
lorsqu’elle reçoit sa première
guitare à Noël. Dans les années 60,
elle fait ses études à Harvard. Seul
un quart des étudiants sont des filles.
On est loin de la parité, et cette inégalité
fait vibrer sa corde révolutionnaire.
Elle commence à s’intéresser
de très près à toutes les injustices
de ce monde : la guerre, la pauvreté,
le droit des femmes, tout ce qui fait
les sujets des chansons de l’époque
qu’on appelait les « protest songs ».
Si Bonnie apprécie la musique folk,
elle est parallèlement très attirée
par le blues.
A sa troisième année
d’université, elle abandonne ses études
au profit de la musique. Elle se
retrouve à chanter aux côtés des
dinosaures du blues qui deviendront ses
professeurs et amis: Muddy Water, Fred
Mc Dowell, Sippie Wallace, Son House et
John Lee Hooker ! Quelle école !
"I'm certain
that it was an incredible gift for me to
not only be friends with some of the
greatest blues people who've ever lived,
but to learn how they played, how they
sang, how they lived their lives, ran
their marriages, and talked to their
kids," she says. "I was
especially lucky as so many of them are
no longer with us."
En 1971, elle
signe avec Warner Bros son premier
contrat et enregistre son premier album,
éponyme, composé de reprises de
standards de Robert Johnson entre
autres, mais aussi de ses propres
chansons.
Ensuite, les albums s’enchaînent
rapidement, « Give it up », «
Takin’my time », « Streetlights”,
“Home Plate”, “Sweet Forgiveness”
qui contient son tout premier tube “Runaway”.
En 1979, elle participe à un concert
organisé par l’association anti-nucléaire
MUSE (Musicians United for Safe Energy)
dont elle est co-fondatrice. Militante
convaincue, elle participera ainsi à
des centaines de concerts à but
caritatif.
Elle collabore et fait de nombreux duos,
notamment avec Bryan Adams sur « No Way
to Treat a Lady », avec Aretha
Franklin, John Lee Hooker, Norah Jones,
le très talentueux et trop méconnu
Jackson Browne ( Il faudra que je vous
le présente !), Steve Ray Vaughan,
Billy Preston ( celui-là même qui joue
du clavier sur l’album « Let it be »
des Beatles et qui accompagna Eric
Clapton dans sa précédente tournée!),
Willie Nelson, Linda Ronstadt, …ça
fait rêver !
Dans les années 80, sa carrière connaît
un passage à vide et sa maison de
disques, peu scrupuleuse, la laisse
tomber. Elle doit lutter seule contre
ses propres démons : la drogue et
l’alcool. La route sera longue et
difficile jusqu’à son grand retour et
sa consécration avec l’album « Nick
of Time » en 1989. Belle revanche que
cet opus qui lui rapportera une flopée
de Grammy Awards et fera d’elle une véritable
super star !
Son tout nouvel album « Souls Alike »
qui est aussi le titre de sa tournée
2006-2007, est composé de chansons
d’auteurs peu connus mais qui ont
inspirée Bonnie Raitt. Entourée des
musiciens qui l’accompagnent fidèlement
depuis une dizaine d’années, les
morceaux furent enregistrés en deux ou
trois prises maximum, dans un soucis de
spontanéité. Sa volonté étant de
renouveler son répertoire, elle
modernise son style en faisant appel à
de jeunes talents, tout en gardant l’âme
de ce qui fait le son Bonnie Raitt : une
voix suave et légèrement éraillée,
des riffs de blues inspirés de la
Nouvelle Orléans, un soupçon de
Rock’n Roll et toujours une grande
sincérité et une grande générosité.
Des épreuves récentes telles que la
maladie et le décès de ses parents,
successivement, puis le combat de son frère
contre le cancer, donnent à cet album
une couleur plus personnelle à ces
nouvelles chansons.
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